Un projet ambitieux, un engouement manifeste… et une soirée réussie !

28/10/2019

Le lancement officiel de Solifin aura marqué les esprits. Retour sur ces quelques heures riches en moments forts.

Le mot d’introduction de Thomas Van Craen (CEO de la Banque Triodos) et Sevan Holemans (coordinateur de Solifin) fut le premier. Ces deux chevilles ouvrières ont souligné l’ambition et l’aboutissement du projet.

Quelques minutes plus tard, Lisa Isnard (cheffe de cabinet de la ministre bruxelloise Barbara Trachte) abondait dans le même sens en rappelant le soutien de la Région « à tous ceux qui osent faire de Bruxelles une ville ambitieuse, avec une économie régénérative, où l’entrepreneuriat social et démocratique est soutenu et promu ».

La suite ? Ce fut une présentation des nouveaux membres du réseau (SE’n’SE Fund, Phitrust, Kois Invest et Trividend) mais surtout une discussion centrée sur le financement à impact avec, pour donner du fond au débat, quatre experts :

  • Christel Dumas (professeur à l’ICHEC et membre du comité éthique de Solifin)
  • David Mellett (entrepreneur et cofondateur de BeeFounders)
  • Xavier Thauron (directeur d’investissement de Phitrust Partenaires)
  • Piet Colruyt (cofondateur de SI² fund et membre du CA de Solifin).

Avec un flashback, pour commencer, quand Xavier Thauron a rappelé la genèse de Phitrust, en 2005, lorsque le paysage français de la finance à impact positif ne comptait que très peu d’acteurs. L’important, pour lui ? Le retour d’impact et non pas le retour financier. En d’autres mots, un investisseur peut révéler à ses actionnaires qu’il n’a pas un retour financier aussi haut qu’escompté. A l’inverse, il ne peut leur dire que l’impact engendré est inférieur à l’objectif initial. La maturité du marché belge ? Xavier Thauron s’est voulu positif, notant qu’il y a déjà beaucoup d’acteurs et que nombre d’entre eux sont demandeurs de collaborations au travers de Solifin. C’est d’autant plus encourageant que ce type d’outil n’existe pas Outre-Quiévrain, où cette logique financière est désormais bien installée.

Un propos complété peu après par David Mellett . Actif dans divers projets à impact positif, il a rappelé que, pour fonctionner, le système financier devait travailler main dans la main avec les porteurs de projets. L’impact, comme l’a déclaré David Mellett, c’est essayer de changer ce que les gens ont comme habitude de consommation (de l’alimentation à la propriété). Mener un projet ambitieux nécessite donc de l’argent et du temps ainsi qu’un soutien aux entrepreneurs pour les aider à développer de nouvelles compétences et expériences.

Un conseil concret pour les entrepreneurs ? Il faut trouver un problème à régler et des clients mais tenter de résoudre le premier avant de chercher des financements et investissements. Au lieu d’être obsédé par l’impact, il s’agit de placer le business en premier et, alors, d’en faire découler l’impact afin de construire le projet dans le sens adéquat.

Les besoins des entrepreneurs sociaux ? Qui mieux que Piet Colruyt pour répondre à une telle question ? Ce dernier a notamment pointé la finance, du réseau et des conseils… car l’argent seul ne suffit pas. Une vision matérialisée par la fameuse Impact House où tous les investisseurs, financeurs et entreprises cherchent à renforcer l’impact en travaillant ensemble plutôt qu’en étant en compétition. S’ils ne sont pas soutenus par un écosystème suffisamment solide, les entrepreneurs sociaux, risquent de se faire écraser par les acteurs traditionnels présents sur le marché.

Last but not least,Christel Dumas a eu la responsabilité de présenter le comité d’éthique de Solifin, son fonctionnement et la philosophie de la charte relativement stricte sur laquelle les membres du comité se basent pour analyser les candidatures des nouveaux acteurs financiers. Comme elle l’a signalé, mesurer la qualité des investissements est une tâche complexe car il est difficile de définir ce qu’est réellement un « investissement socialement responsable de grande qualité ».

Prenant sa casquette de professeure à l’ICHEC, Christel Dumas s’est réjouie de l’évolution des mentalités chez les étudiants qui se lancent dans la finance et l’économie : ceux-ci choisissent en effet de plus en plus des cursus axés sur les nouveaux modèles financiers plutôt que sur la finance traditionnelle.

Une partie académique qui s’est terminée par une session de questions-réponsesavant de laisser place à une profitable et plaisante soirée de networking.